Les DAF à temps partagé trouvent leur place dans l’écosystème

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Tendance Motivés avant tout par la variété des missions et l’autonomie dans l’organisation de leur temps, les financiers à temps partagé interviennent également sur des opérations de haut de bilan et des domaines connexes comme les RH ou l’IT.

Que de chemin parcouru depuis l’apparition, tâtonnante, des premiers directeurs financiers à temps partagé , il y maintenant une quinzaine d’années. Aujourd’hui, « un nombre croissant de directeurs financiers et du contrôle de gestion décident de travailler « autrement ». Managers indépendants, ils proposent leurs compétences aux entreprises soit à temps plein pour une durée déterminée (direction opérationnelle de transition ou en « mission »), soit à temps partagé », constatait ainsi Isabelle Crouzille. La vice-présidente de la DFCG, avait ainsi préfacé le premier « Observatoire des directeurs financiers à temps partagé », réalisé en 2018 par l’association. « Le métier de DAF à temps partagé monte en puissance. C’est un mouvement spontané et l’on constate un nombre d’entrants important au cours des deux dernières années », renchérit Alexandra de Verdière, directrice financière à temps partagé qui intervient beaucoup auprès de start-up et a participé aux travaux de l’Observatoire.

Parmi les principales raisons de cette montée en puissance : l’engouement pour de nouvelles formes de travail. « On sort du tout-salariat, et l’on voit poindre de nouvelles façons d’exercer nos métiers : les professionnels veulent une vie plus libre et plus souple, tandis que les entreprises cherchent des compétences plus flexibles, et des coûts variables », assure Guy Degeorges, DAF à temps partagé depuis une dizaine d’années. lui qui est aussi président du groupe « DAF à temps partagé » de la DFCG a d’ailleurs constaté la forte évolution du marché en quelques années. « Au début, il nous fallait évangéliser en permanence, expliquer aux chefs d’entreprise de petites structures ce que pouvait apporter un professionnel de la finance en un ou deux jours par semaine. Aujourd’hui, le bouche-à-oreille fait son effet : nous recevons de plus en plus d’appels entrants de PME ou de start-up », ajoute-t-il.

Finance opérationnelle et haut de bilan

Ces professionnels se sont découverts plus nombreux qu’ils ne le pensaient : plus de 400 directeurs financiers ont répondu à l’enquête dont 134 DAF à temps partagé déjà en activité. Et plus de 150 financiers se sont déclarés « en phase de lancement ou vivement intéressés », prouvant que cette forme de travail pourrait encore fortement se développer.

Typologie de ces DAF à temps partagé ? Une grosse majorité (60 %) d’hommes, souvent implantés en Île-de-France (57 %). 47 % ont moins de 50 ans, mais les trois-quarts d’entre eux ont tout de même plus de dix ans d’expérience professionnelle en finance. 80 % sont titulaires d’un diplôme d’un niveau au moins bac + 5, 15 % ayant suivi un MBA ou une double formation. Ils interviennent un à deux jours par semaine, dans deux (38 %) ou trois entreprises (26 %) voire plus (29 %), essentiellement des TPE (68 %), PME (88 %), mais aussi des start-up (52 %).

Leurs missions durent en majorité (62 %) plus d’un an et portent, dans 95 % des cas, sur la finance opérationnelle (gestion de trésorerie,optimisation du BFR , contrôle de gestion et amélioration des processus), mais aussi sur du haut de bilan (recherche de financements, fusions-acquisitions, LBO) ou des domaines connexes comme les ressources humaines (44 %), le juridique (33 %), ou l’IT.

Clichés erronés

Ces professionnels à temps partagé sont avant tout motivés par la variété des missions (85 %), l’autonomie dans l’organisation de leur temps (83 %), l’indépendance vis-à-vis du dirigeant (77 %), ainsi que la variété des secteurs d’activité (56 %). Leur chiffre d’affaires atteint 80.000 euros dans 50 % des cas, et dépasse 150.000 euros dans 17 % des cas. « Les revenus et la sécurité financière croissent avec l’ancienneté », note l’Observatoire. De fait, 46 % des DAF à temps partagé avec plus de cinq ans d’expérience réalisent plus de 120.000 euros de chiffre d’affaires. Ils semblent néanmoins satisfaits de leur quotidien : 90 % des répondants déclarent vouloir continuer leur activité dans les années à venir.

« Les réponses nous ont révélé que nous avions quelques clichés erronés sur les DAF à temps partagé, reconnaissent Alexandra de Verdière et Guy Degeorges. Ainsi, la population concernée est plutôt jeune – 47 % de moins de 50 ans – et assez féminine ». On est loin, aussi, du cliché du professionnel à temps partagé « par défaut ». « DAF à temps partagé est clairement un choix de vie, une décision volontaire. « Les financiers qui y pensent font montrent d’une forte motivation, d’un enthousiasme qui va avec l’air du temps, la vogue de l’entrepreneuriat et l’envie d’indépendance. On constate aussi un début de spécialisation de ces professionnels : par secteur, profil des entreprises ou type de problématique », estime Guy Degeorges. C’est un métier choisi pour mieux s’organiser, être libre vis-à-vis du dirigeant et avoir des missions variées. » « Il y a une vraie notion de gestion de projet », complète Alexandra de Verdière qui prévient tout de même : « Tout le monde n’a pas forcément la personnalité adaptée… »

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