Réduction des délais de clôture : où s’arrêtera-t-on ?

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Le CAC 40 et le SBF 120 ont déjà réduit leurs délais de clôture de près de 15 jours en 20 ans. La transformation de la fonction finance peut permettre d’aller encore beaucoup plus loin.

Il en va des délais de clôture comme du marathon :  on pense les minimums atteints et pourtant l’être humain et, dans ce cas précis, la technologie parviennent régulièrement à battre des records. Ainsi, selon l’étude « De la réduction des délais de clôture à l’optimisation du pilotage de la performance financière et extra-financières » publiée, ce mercredi 23 octobre, par EY,  les délais de clôture du CAC sont passés de 61 jours en moyenne en 2001 à 47 jours aujourd’hui. Le SBF 120 a, quant à lui, fait tomber sa moyenne de 69 à 55 jours, à en croire le groupe d’audit et conseil qui a analysé les dates de publication des résultats annuels des sociétés de cet indice boursier.

Il apparaît toutefois que les réductions menées ces dix dernières années ont été plus faibles  qu’au début des années 2000« Il y a eu un tassement mais, parallèlement, les contraintes subies par les directions financières se sont fortement accrues, avec un net alourdissement réglementaire, un environnement économique, social, juridique, fiscal et comptable plus complexe, de nouvelles techniques de fraude, un élargissement des parties prenantes et la prise en compte d’indicateurs extra-financiers, mais aussi des contraintes internes d’efficacité », souligne Jérôme Quéro, senior manager chez EY. Mais il n’y a pas que le défi temporel. « Le délai de clôture est un indicateur de performance facile à suivre, mais pour optimiser le pilotage de la performance au sein des organisations, il faut aussi s’assurer que les données – financières, opérationnelles et environnementales – sont intègres et exhaustives », poursuit l’expert en optimisation des processus de clôture.

Convertir les hommes

Les groupes se sont mobilisés pour tenir compte des « exigences des investisseurs qui attendent une communication financière plus rapide et plus fréquente », répondre aux banques ou aux fonds d’investissement qui « demandent une granulométrie des données financières toujours plus importantes », mais aussi satisfaire des directions générales qui « souhaitent un accès plus rapide aux informations financières pour répondre aux impératifs de prises de décisions ». Les entreprises ont mis en place des bonnes pratiques – accroissement de la fréquence des clôtures, diffusion des pré-clôtures, évolution vers une comptabilité d’enregistrement – et, sans aucun doute,  augmenté la pression sur les équipes .

Peut-on aller encore plus loin ? Certainement, juge Jérôme Quéro. « Les évolutions technologiques vont nous permettre de répondre aux défis à court terme comme la pression constante sur les équipes finance lors des clôtures, mais surtout de répondre à l’objectif à long terme du ‘data on demand’ ». C’est-à-dire ? « Une clôture comptable continue où les données financières, mais aussi opérationnelles et environnementales, seront disponibles à la demande et à tout instant ». Pour cette nouvelle étape, les équipes financières doivent aller plus loin  dans la transformation digitale en dématérialisant les processus (y compris amont), en automatisant les flux, ou encore en mettant en place des solutions de mobilité. Elles pourront s’appuyer notamment sur des « data lake » (répertoires de données) ou sur des outils de business intelligence permettant d’obtenir une image connectée et visuelle de la donnée historique, mais aussi une vision prospective.

« A terme, les équipes ne seront plus uniquement divisées par métiers. La fonction devra également s’équiper de nouvelles compétences, notamment technologiques, en rapport avec la data science, la robotique, etc. », juge Jérôme Quéro. Sous réserve de réussir à convertir les collaborateurs et managers concernés, cela signifie une transformation en profondeur de la fonction finance.

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